Le 21 janvier 2017, la Marche des femmes à Washington et 600 « marches sœurs », selon le nombre rapporté, se sont déroulées un peu partout dans le monde, y compris dans de nombreuses villes canadiennes. Malgré des différences dans le nombre de participants rapportés, il est évident d’après les photos et les vidéos prises aux rassemblements que les métiers d’art ont contribué de manière essentielle à l’impact visuel de ces manifestations.
Ces omniprésents chapeaux roses, fabriqués au tricot et au crochet et portés par des manifestantes autour du monde, font foi du pouvoir des métiers d’art comme moyen de transmission d’un message. Le simple fait d’employer des techniques largement accessibles, extrêmement populaires et très faciles d’une manière organisée a permis aux manifestants de créer une impression visuelle qu’on ne pouvait ignorer. Les instructions indiquant comment créer ces chapeaux ont été largement diffusées sur Internet. De nombreuses participantes ont fabriqué leurs propres chapeaux, tandis que d’autres ont fabriqué des chapeaux supplémentaires en vue de les partager. D’autres encore qui ne pouvaient être présentes aux manifestations ont fabriqué des chapeaux pour d’autres personnes, afin de contribuer, en leur absence, aux manifestations.
Ce recours aux métiers d’art constituait un moyen collectif de transmettre un message. Les chapeaux transmettaient visuellement un message de solidarité parmi les foules, et intégraient l’action créative à l’action politique. La conception des chapeaux établissait un lien direct avec l’un des nombreux enjeux soulevés par les manifestations, ce qui donnait aux manifestantes un moyen immédiat et reconnaissable de s’exprimer et de faire valoir leur position.
Grâce à la Marche des femmes à Washington, le public a été exposé à la toute dernière démonstration d’artisanactivisme dans le discours politique public. Pour de plus amples renseignements sur l’artisanactivisme moderne et historique, consultez le livre Craftivism: The Art and Craft of Activism de Betsy Greer, mettant en vedette des artistes canadiens, ainsi que l’essai d’Anthea Black et Nicole Burisch Craft Hard Die Free. Il ne s’agit là que de quelques-unes des nombreuses ressources actuellement disponibles qui traitent de l’activisme au Canada réalisé au moyen des métiers d’art.