Humaniser les données numériques

Au moment de lancer notre projet de recherche sur les stratégies numériques (« Digital Strategies Research Project »), il nous était impossible de concevoir la rapidité avec laquelle nous passerions aux technologies numériques en raison d’une pandémie! Dans la foulée du congrès sur l’analyse de cette nouvelle réalité collective (« Dissecting New Realities »), nous saisissons mieux la demande pour ce genre de projet ainsi que le calendrier que nous devons échafauder.

Le projet Digital Strategies Research avait pour objectif d’aider les organismes des métiers d’art à investir dans le numérique et améliorer leurs infrastructures existantes dans ce secteur. Le congrès Dissecting New Realities – une suite à la série Ten Digit Technology – constituait notre premier congrès depuis « Understanding Virtual and Material Realities » qui avait eu lieu en personne en mars 2020, en Saskatchewan.

Sur le cours de trois jours, nous avons invité nos principaux collaborateurs à analyser les résultats du sondage aux artisans et de celui destiné aux consommateurs. Pendant le premier jour, la firme Forum Research Inc. a guidé les participants dans un exercice d’analyse des résultats prenant la forme de séances de remue-méninge et de brassage d’idées. Nous avons appris beaucoup de choses, notamment les différences et les similitudes entre les créateurs et les acheteurs et avons pu brosser un portrait des pratiques des métiers d’art avant et après la pandémie.

Le deuxième jour, nous nous sommes attelés aux stratégies numériques. Kit Hillis de l’agence Zu nous a démontré comment analyser sa stratégie numérique. Nous avons pu examiner de plus près l’expérience de l’usager d’une plateforme numérique. Nous avons de plus assisté à des présentations portant sur des projets numériques innovateurs mis sur pied en temps de grand besoin; lors d’une conférence, Alison Murphy, directrice générale de Métiers d’art N.-B., a expliqué comment l’organisme a rassemblé artistes et poètes dans le cadre de l’exposition itinérante « Atlantic Vernacular ». Les participants au congrès ont pu découvrir, grâce à la présentation de Marion Coureur, comment Crafted Vancouver a réussi à convertir une application en photographie dans le secteur de l’immobilier en Crafted Interiors, une exposition virtuelle du genre « Lifestyle ».

La dernière journée du congrès portait pour thème « l’établissement d’objectifs centrés sur l’humain » et proposait des séances sur l’élaboration d’un plan de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) pour son organisme. Paul Pandya de Community Impact Consulting expliqua comment mettre en œuvre un tel plan et mesurer son efficacité. Dans le cadre de sa présentation, il proposa des mesures à adopter immédiatement pour modifier et adapter un plan en la matière. Heather Ervin d’Arts Etobicoke a quant à elle illustrer comment des innovations en réalité augmentée ont permis à son organisme d’établir des espaces communautaires. Elle a aussi fait part de façons simples pour procéder à la collecte de données pour que cette tâche soit agréable pour tous, notamment en demandant aux visiteurs de placer des perles de bois dans un bocal correspondant à leur code postal. Notre dernière conférencière, Sarah-Jonathan Parker d’Arts N.-B. Nous a expliqué comment elles ont mis en place un système pour encourager la déclaration volontaire dans le cadre de leurs objectifs DEI. En recueillant des données simples, mais pertinentes, l’organisme a pu mieux élaborer sa programmation.

Tout comme les exemples de projets numériques fournis par nos conférenciers, monter un congrès numérique fut toute une expérience! À cette fin, la CCF/FCMA a collaboré avec Inga Petri de Strategic Moves pour mieux comprendre comment augmenter la qualité d’un congrès numérique et l’adapter à notre public. Au moyen d’outils numériques de pointe tels Google Jamboard, nos participants ont pu rédiger ou gribouiller des notes, des idées et des pensées en temps réel. Nous avons organisé des séances de groupe pour s’assurer que tous aient l’occasion de se rencontrer et de discuter. De plus, l’arrière-plan Zoom des membres du personnel de la FCMA permettait de facilement les identifier. Nous avons découvert que ces gestes simples ont fait en sorte que le congrès s’est déroulé efficacement tout en permettant aux gens de participer pleinement; nous avons hâte d’incorporer ces méthodes dans le cadre d’un modèle hybride de rencontres en personne et à distance dans un avenir proche.

Le militantisme collectif de la part de conseils et d’organismes des métiers d’art canadiens que nous avons pu constater lors du congrès d’une durée de trois jours nous a inspirés et motivés! La prochaine étape consiste à rassembler toutes ces idées, notes et l’énergie des participants et aller de l’avant avec la planification d’une conférence publique à l’automne 2021. Nous aurions aimé nous rassembler pour une longue période, mais une chose est certaine : le monde est passé au numérique et  les métiers d’art ne seront pas laissés pour compte.